la mobilité du capital:un péché pour les chrétiens?

Publié le 24 Juin 2013

Extraits de l'article de Gaël Giraud

http://www.revue-projet.com/articles/la-mobilite-du-capital-un-peche/

«celui qui place à l’étranger l’argent produit par une industrie de notre pays commet un péché.»

affirmait le futur pape François en 2010.

L'idée que «la libéralisation des marchés internationaux de capitaux constituait le ferment d’une paix durable en Europe nous semble évidente depuis «Montesquieu qui associe le «doux commerce» avec la paix entre les nations»

Pourtant, «dans le cas européen, la libéralisation des capitaux jointe à la création de la monnaie unique, en favorisant une divergence croissante au sein de la zone euro entre économies du nord (Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Finlande) et du sud (France, Italie, Espagne, Portugal, Chypre), ne s’est-elle pas transformée, au contraire, en un outil terriblement efficace pour liguer les classes moyennes les unes contre les autres?...en mettant en concurrence sur un marché du travail mondialisé les salariés pauvres de la planète, tout en autorisant les capitaux à s’investir librement partout (ou presque), on provoque mécaniquement l’appauvrissement des salariés les moins favorisés des pays riches et l’enrichissement des salariés les plus favorisés des pays pauvres... À l’échelle mondiale, par ailleurs, le coût induit par le contrôle des capitaux est à mettre en balance avec la course au moins-disant fiscal et social provoquée par la mise en concurrence des États.....Or la corrélation entre la libéralisation des capitaux et les krachs financiers qui ont ravagé plusieurs pays depuis quarante ans est impressionnante....

On songe, bien sûr, au scandale répété des paradis fiscaux qui, jusqu’en Europe, dérobent aux citoyens une partie significative du produit de leur labeur...

Or «la monnaie créée par le secteur bancaire est un bien commun à la collectivité entière»En effet,l’argent créé à l’occasion d’un crédit appartient à la communauté à qui la banque à l’origine du prêt a accordé sa confiance.

Rédigé par julien

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G
Bonjour,<br /> <br /> tout d'abord, bravo pour votre blog. <br /> Ensuite, merci pour l'intérêt dont vous témoignez à l'égard de cet article. <br /> Pour aller plus loin, la question qui se pose est : l'optimisation fiscale est-elle juste ? Ma réponse est la suivante : <br /> <br /> Non, l'optimisation telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui n'est pas juste. La proposition 16 des Vingt Propositions pour réformer le capitalisme <br /> <br /> https://www.facebook.com/20propositions?hc_location=stream<br /> <br /> contient une analyse détaillée du scandale des prix de transfert et de la manière d'y remédier. <br /> <br /> (Vous pouvez la retrouver aussi dans le livre, édité par Flammarion.) <br /> <br /> Cela étant, ces pratiques sont malheureusement légales. Il me paraît donc vain d'incriminer les personnes (directeurs financiers) qui, dans les entreprises, sont chargées de ces pratiques ---même s'il est toujours utile des les raisonner. Ce qu'il faut, c'est changer les règles du jeu elles-mêmes. Les moyens de mettre fin aux manipulations de prix de transfert sont connus. Il &quot;suffit&quot; que le politique s'y mette. Mais, et c'est l'autre aspect du problème, le politique n'a guère envie d'être audacieux sur ces sujets, compte tenu que ces pratiques sont aujourd'hui l'une des sources majeures (sinon, &quot;la source majeure&quot;) des profits des grandes multinationales françaises. Il y a une alliance puissante entre secteur bancaire et secteur industriel sur ce sujet, et qui fait pression sur le politique pour que rien ne bouge. Les industriels ferment les yeux sur les dérives hallucinantes de la finance, en échange de quoi les banques les aident dans leur pratique d'optimisation. Les cabinets d'avocats d'affaire ne sont pas en reste, qui tirent des bénéfices colossaux en conseillant les uns et les autres sur la meilleure manière d'échapper aux rares administrations fiscales qui tentent de freiner le mouvement. Ce type de conseil, c'était le métier de Christine Lagarde avant qu'elle ne devienne ministre... de l'économie et des finances. <br /> <br /> Reste que j'ai bon espoir : Bercy a commencé à s'intéresser au sujet des prix de transfert cette année. Le besoin de réduire la dette publique fait tomber quelques oeillères... C'est un premier pas, quoiqu'insuffisant. Tant qu'il n'y aura pas une mobilisation générale de l'opinion publique sur le sujet des prix de transfert, Bercy (inféodé au lobby bancaire) sera incapable de renverser l'alliance banques-industries. A quand un million de personnes dans la rue pour mettre fin aux prix de transfert ? <br /> Gaël Giraud
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